25 octobre 2019

Jour 13. Ce matin je n’ai rien mangé. Je suis sorti à 8 am du lodge, comme une bête qu’on aurait enfermé longtemps, j’étais en quelque sorte déchaîné. Pourtant je suis dehors en plein air depuis une douzaine de jours maintenant. Je ne sais pas vraiment expliquer ce sentiment mais j’avais besoin de me pousser à fond physiquement. Mon objectif de la matinée était le Ice lake. J’y suis monté vite, après deux heures d’effort, j’y étais et mon esprit s’est calmé. En descendant je me suis arrêté à un endroit paisible où on servait des boissons et de quoi grignoter. J’y ai pris un thé et un pain tibétain en guise de petit déjeuner. C’était délicieux.

Ensuite j’ai continué à descendre pour rejoindre le lodge où j’avais passé la nuit. J’y ai récupéré mon sac à dos et direction Ngawal. Mon projet était d’y passer deux nuits afin de monter au col Kang La. C’est le col qui ferme la vallée de Naar-Phu. Une vallée très proche de celle des Annapurna mais bien préservée des ravages du tourisme de masse. Afin d’y accéder il faut payer 75$ pour le permis et obligatoirement prendre un guide avec soi. Un autre projet pour moi dans le futur.

Le sentier vers Ngawal n’est pas agréable non plus ; poussière, absence de caillasse, les villages se sont adaptés aux besoins du touriste et ont donc perdu leur charme. En allant vers Ngawal on croise quelques villages. Le dernier m’avait particulièrement marqué. Il était complètement désert et morne. Les maisons sont jaunes et dispersées sur le flanc de la montagne. Elles étaient toutes délabrées. Je ne sais pas si ça date du tremblement de terre. Ce soir j’ai dormi au Tibet lodge. Il est tenu par un couple et leurs fille. Les chambres sont en bois, bien décorées et confortables.

26 octobre 2019

Jour 14. Aujourd’hui j’ai eu un peu de mal à me motiver pour sortir du lit. Je suis sorti de ma chambre vers 8 am. L’objectif de la journée était le Kang La. Le col dont je parle un peu plus haut. J’avais mis des vêtements légers et un peu chaud pour me protéger potentiellement du vent. La montée à partir de Ngawal commence par des escaliers, après ça part dans un sentier de terre et sable dont la pente est plutôt douce jusqu’à environ 4900 m où ça devient très raide et le sentier plein de cailloux. J’étais parti sans sac et sans appareil photo et en arrivant au col j’y ai croisé un groupe d’italiens, un guide et sa cliente. Je leur ai demandé de me faire une photo et de me l’envoyer. Ils ont été gentils et m’en ont fait plusieurs. Le col culmine à 5200 m et mène au village Naar sur l’autre versant.

J’ai traîné un peu sur la crête du col. Le paysage y est minéral, aride et grandiose. J’étais un peu déçu parce qu’on n’arrive pas à apercevoir le village de Naar à partir du col. Après environ 30 minutes j’ai attaqué la descente vers Ngawal en courant. J’étais bien, j’avais l’impression d’avoir une foulée légère, que mes pieds atterissaient parfaitement sur les cailloux, que je ne dépensais presque pas d’énergie et que je ne faisais qu’un avec cet environnement. Enfin, c’est l’impression que j’avais dans ma tête, de l’extérieur ce n’est probablement pas aussi beau que je le décris. En rentrant au village j’ai pris une douche et du pain avec une omelette. J’étais à table avec un groupe de porteurs népalais qui fêtaient la fin de leur trek. Ils étaient très jeunes et les traits de leur visages sont presque tous différents. Le Népal est très riche culturellement. Dans un si petit pays on peut dénombrer plus de 100 langues et une diversité ethnique importante. Dommage que ces jeunes gens ne puissent pas parler l’anglais, ça aurait été intéressant d’échanger avec eux. Ils célébraient avec des biscuits et du thé. Un peu plus tard dans la soirée j’ai rencontré deux femmes hollandaises très intéressantes et sympathiques. Elles ont la cinquantaine mais pètent la forme. Elles voyagent depuis presque toujours, ça doit être ça leurs secret, l’aventure préserve.

27 octobre 2019

Jour 15. Après deux journées passées à Ngawal, il était temps de partir et continuer ma descente. Olivier m’avait parlé d’un sentier qui rejoint directement Sickles à partir de Timang. Sickles est en effet très proche de Pokhara et ce sentier m’éviterait de faire un long trajet dans le bus. J’ai donc décidé de tenter ce chemin qui n’est pas facile à trouver sans guide apparemment.

Sur le sentier j’étais le seul à aller dans le sens de Besi Sahar. Tous allaient vers le Thorung La et il y en avait beaucoup qui y allaient. À Ghyaru je me suis arrêté pour le petit déjeuner. Pour ceux qui font le tour des Annapurna classique, ce village se trouve à la fin d’une montée courte mais légèrement raide. À l’entrée du village on retrouve une petite placette à partir de laquelle on a une vue exceptionnelle sur quelques montagnes du massif des Annapurna. C’est ici où se trouve quelques cafés / lodges et une vieille dame très agressive commercialement. En effet elle se jette sur toute personne qui débarque dans le village avec un plateau contenant des donuts, des chaussons aux pommes et des cinnamon rolls. La plupart cédaient. Le spectacle était hilarant. Après mon petit déjeuner j’ai continué la descente vers Pisang. Dans ce village on est censé trouver un sentier qui monte vers le sommet qui porte le même nom, Pisang Ri. Un 6000 m abordable si on est acclimaté à l’altitude. J’ai cherché ce chemin sans succès. Je n’avais pas vraiment insisté. Ensuite j’ai continué ma descente vers Timang. Je me sentais bien et je n’attendais rien du sentier. Je marchais jusqu’à plus envie et j’ai perdu l’envie en arrivant à Talekhu. Petit village très peu touristique. J’y ai pris une chambre, une douche et un bon Dhal-Bat.

28 octobre 2018

Jour 16. Aujourd’hui sur le sentier je suis passé par deux endroits terriblement moches. Le premier s’appelle Chame et j’ai eu l’impression qu’il a évolué très vite d’un petit village à une ville très touristique. On y retrouve un hôtel / lodge tout les 20 mètres. Ils sont pour la plupart au décor kitsch, sur plus de deux étages et ne respectant aucun style ; chacun construit à sa sauce. Pour résumer et sans avoir connu ce village il y a une dizaine d’années, je pense qu’il a totalement perdu son âme et je trouve ça dommage, même si certains penseront que ce tourisme de masse a bénéficié un peu aux populations locales en leur donnant accès à des moyens qui leurs facilitent la vie. Le deuxième endroit par lequel je suis passé ce jour là s’appelle Koto. Même constat. Heureusement que je suis tombé sur Tanshok et une petite maison d’hôtes très jolie où j’ai pris mon petit déjeuner.

Ensuite j’ai repris le chemin vers Timang. J’y étais arrivé à midi. Beaucoup de groupes y étaient pour le déjeuner. C’est un village très joli qui est en face du Manaslu. J’y ai pris une chambre et je suis allé explorer le chemin qui monte vers le col Namun La, le chemin de Sickles que j’avais l’intention de prendre le lendemain. Ce soir j’avais mangé avec un couple de chinois qui ne parlent pas anglais et qui mangent très épicé.