Elmouatassim.

Balades autour du Dhaulagiri et Annapurna, Act. 2

· Elmouatassim

17 octobre 2019

Jour 5. Petit objectif pour aujourd’hui aussi afin que les corps s’acclimatent doucement à l’altitude. Nous avons repris le sentier d’hier qui va dans le canyon. Avec le sac c’est un peu plus délicat. La montée sur la moraine de glace est très exposée et les gros sacs ne facilitent pas la tâche.

En arrivant au spot où on devait traverser la rivière et après un passage aux toilettes sur deux cailloux, j’ai vu un sentier cairné qui va en lacets au dessus du glacier qui est la source de la rivière. On s’est alors décidé de tenter ce sentier. Surtout qu’un groupe de porteurs népalais est parti dans cette direction. On était bien content de ne pas faire une traversée de rivière glacée.

Rapidement après, nous sommes arrivés au camp des japonais, un endroit bien hostile où nous avons installé notre tente sur le glacier. Il y a ici uniquement de la glace et des cailloux. Pas beaucoup de vie. Nous avons mangé un peu sous la tente et ensuite je suis sorti faire quelques photos. Un autre randonneur solitaire venait d’arriver au camping, nous avons sympathisé et sommes allés chercher de l’eau ensemble à la cascade d’eau.

Nous avons appris par la suite que des villageois de Boghara ont installé sur le camping une grande tente pour préparer et vendre de la nourriture aux campeurs. Nous étions très contents. Ça nous évite de manger nos plats lyophilisés pas très appétissant mais ça ne nous fait pas réduire le poids des sacs. Enfin, on était bien contents de manger un Dhal Bat ce soir là.

671m D+ / 176m D-
671m D+ / 176m D-

18 octobre 2019

Jour 6. Ce matin après le rangement des affaires, de la tente et du sac, nous avons pris le chemin du Dhaulagiri base camp. Les paysages sont lunaires et la nature est hostile sur cette partie du trek. Beaucoup de passages délicats entre les crevasses du glacier. Heureusement qu’il n’y a pas de neige, sinon ça aurait été vraiment dangereux.

À 4500 m j’ai commencé à avoir mal à la tête. En arrivant au camp de base du Dhaulagiri un vent glacial très fort a commencé à souffler. Nous avons peiné à installer la tente dans cette météo. Tout de suite après nous nous sommes écroulés dedans. Pour moi le mal de tête était très fort et probablement le froid l’a accentué plus. La petite sieste et le chaud m’ont fait du bien. Nous avons mangé un peu et ensuite je suis sorti faire des photos avec notre nouvel ami José qu’on avait rencontré la veille.

Après la petite séance photos, nous sommes allés nous asseoir dans la grande tente qui fait office de tea house. En effet, sur ce campement aussi, des jeunes de Boghara ont installé une tente pour servir de la nourriture aux campeurs solitaires contre quelques roupies. Le Dhal Bat est probablement le meilleur que j’ai pu manger au Népal. C’était sûrement dû à la faim et au froid. Le curry contenait beaucoup de gingembre et d’ail. Nous avons passé une soirée très agréable sous la tente restaurant. Le vent ne soufflait plus, nous sommes allés nous coucher.

19 octobre 2019

Jour 7. Réveil dans une tente gelée, nous avions dormi sur un glacier ce soir aussi. Après un bon petit déjeuner et le rituel habituel (rangement de sac et tente, remplissage d’eau) nous avons commencé à marcher vers le French Pass. Ça se passait bien jusqu’à 4900 m où j’ai commencé à avoir sérieusement mal à la tête et à manquer de souffle. J’étais complètement essoufflé sur des pentes ridicules. Je respirais très fort et j’avançais en alternant des petites périodes de marche et des périodes de repos. La crête finale qui mène au col m’a achevé.

Au French Pass, il faisait très froid. Le vent glacial soufflait fort et j’ai dû m’abriter derrière un cairn géant en attendant les autres. Nous avons pris des photos et ensuite on a commencé à descendre. La descente était un peu enneigée mais rien de bien méchant. En descente j’avais l’impression d’être saoul. Mauvais signe parce que ça veut dire que le mal d’altitude s’est accentué.

Une fois en bas, à la hidden valley, mon ami a commencé à vomir. J’étais devenu tout pâle, c’est un symptôme sérieux du mal d’altitude. Après ça il faut absolument descendre plus bas. Mais il était 14h et descendre plus bas implique de marcher au moins quatre heures de plus. Je n’aurai clairement pas pu le faire avec mon gros sac et mon état de fatigue. Heureusement pour lui et pour nous aussi qu’il avait plutôt mal à l’estomac. Nous lui avons installé sa tente et l’avions mis au chaud. Moi je suis allé chercher de l’eau à la rivière pour manger. L’endroit est sauvage et aride. Nous étions en plein milieu d’une vallée désertique, entourés de géants de pierres et de sables enneigés et à côté de nous une rivière qui serpente dans la vallée. C’était magique et sans le froid j’aurais passé plusieurs jours à cet endroit.

Après manger, j’ai traîné un peu plus avec José et avons discuté avec les membres d’un groupe de britanniques. Ils avaient pour projet de grimper le Damphus peak demain à 2 am. José et moi étions intéressés mais ils se sont débarrassé de nous en invoquant l’argument du “Trekking peak permit” … Je suis allé me coucher pour une autre nuit bien fraîche et sans sommeil cette fois.

20 octobre 2019

Jour 8. Réveil difficile ce matin, il faisait froid dans la tente et dehors aussi. Ça ne donne pas envie de sortir ranger la tente. Nous avions dormi cette nuit-là à 5100 m. Enfin, personnellement j’étais juste allongé dans ma tente. Je n’ai pas le souvenir d’avoir dormi. Je suis finalement sorti à 6:30 am. La météo est complètement pourrie, de petits flocons de neige tombaient et le ciel était complètement couvert. J’ai demandé le forecast de la journée à un membre de l’équipe anglaise et il a dit “no storm”. Alors nous sommes partis !

Le sentier commence par attaquer un autre col à 5200 m, le Thapa pass, appelé aussi le Damphus pass. La montée était un peu rude dans la neige et le vent glacial ne facilitait pas la tâche. Au col commence alors une série de montées et descentes sur une dizaine de kilomètres entre 4900 m et 5000 m. C’était très épuisant à cette altitude et puis la météo rendait la progression fort désagréable. Mon eau avait gelée le soir dans le camelback, erreur de débutant, j’avais oublié de le mettre dans le sac de couchage au chaud. Et donc pas d’eau et en plus pas de nourriture parce que l’altitude te coupe l’appétit et si tu manges ça donne des nausées. Vous vous demandez probablement pourquoi je m’inflige ça.

Après une dernière montée, la descente très raide, se dessine enfin sous nos yeux. Nous l’avions descendu dans un brouillard intense. Après environ 400 m de descente, nous étions en dessous des nuages et pouvions enfin apercevoir Marpha et sa vallée. Il nous restait quand même un peu plus de 2000 m à descendre mais nous étions contents d’avoir une cible visible. Après environ 3 heures de descente, nous étions au village. Nous sommes allés dans un hôtel dans la partie nord. La douche était bien chaude et le repas exceptionnel !

462m D+ / 2790m D-
462m D+ / 2790m D-

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