balades autour du dhaulagiri et annapurna, act. 1
Ce trek est au Népal, dans l’air de conservation de l’annapurna. Il commence d’abord autour de la montagne dhaulagiri, passe par le lac sacré Tilicho et fini sur le circuit classique des annapurna. Ce dernier est d’ailleurs très bien balisé en rouge et blanc depuis quelques années maintenant. Le reste de l’itinéraire n’est pas balisé mais reste facile à trouver.
Transport
Comment s’y rendre ? Ce trek commence à partir de beni. Pour arriver au point de départ, la solution la moins chère est le bus. On peut le prendre de Katmandou (12 heures de bus) ou de pokhara (5 heures environ). Nous avons pris le bus à partir de cette station. Il est conseillé d’y aller la veille pour acheter un billet. Le ticket coûtait 950 roupies (environ 9$) en octobre 2019 et le bus part à 7 am. Il faut donc y être 15 ou 20 minutes avant.
Permis
On peut faire ce trek seul, sans guide, sans porteurs et sans devoir passer par une agence. Il suffit seulement de payer un permis pour le parc national des annapurna et de faire une carte de trekking (TIMS). Vous pouvez faire le tout à ce bureau. En octobre 2019, la carte TIMS coûtait 1000 roupies et le permis du parc national 3000 roupies. Environ 40$ pour le tout.
13 octobre 2019
Jour 1. Après un bon petit déjeuner au Yeti Hotel de beni, nous avons pris le premier bus pour Darbang. Il est parti à 8 am. Il y en a toutes les heures apparemment. Le bus était plein de monde et nous n’avions pas de places assises la première heure. Nous étions sur nos sacs entre les sièges. La route est catastrophique entre ces deux villages. C’est une piste qui serpente le long d’une rivière. Elle passe par plusieurs petits villages agricoles où la culture principale est le riz. Nous étions quatre touristes dans le bus. Les deux autres allaient au Dolpo inférieur.
Deux personnes curieuses m’ont parlé. Le premier est un jeune qui se rendait au mariage de son frère. Son frère a trouvé l’amour sur Facebook. L’autre est un commerçant musulman qui allait dans un autre village pour le travail. Il était content quand je lui ai dit que j’ai grandi dans un pays musulman. On ne voit pas beaucoup de musulmans dans les régions montagneuses du Népal. La majorité vit plutôt dans les régions chaudes du pays. Pour info, la population népalaise pratique l’hindouisme à 85% et le Bouddhisme à 10%. Le reste est partagé entre musulmans et chrétiens.
Nous sommes arrivés à Darbang vers 11 am du matin. Nous avons commencé tout de suite à marcher. Il faisait très chaud. Le but de la journée était d’atteindre avant 5 pm Phaliagong. Sur le chemin nous nous sommes arrêté à Takam pour nous restaurer un peu. Un village agricole aussi avec une petite maison d’hôtes très basique mais où la nourriture est très bonne et les gens très sympathiques ; comme partout au Népal. Les personnes qui étaient au restaurant vivent à pokhara mais étaient à Takam pour le festival Dashain afin de le passer avec leur famille. (Pour info, Takam est le dernier village avec du Wi-Fi, le prochain est Marpha).
Après quelques heures de marche nous sommes arrivés à Phaliagong autour de 4 pm. Nous avons cherché un lodge pour la nuit et avions trouvé le Vishnu Hotel. Petit hôtel au confort spartiate. La maison d’hôtes est bâtie en terre crue et bois principalement. Elle est tenue par une dame et sa fille. Elles ne sont pas bavardes, parlent un anglais très basique et travaillent beaucoup. Elles s’occupent de la maison et des invités ; et ce soir il y en avait beaucoup. Des locaux qui habitent les villages de la vallée et qui passaient par Phaliagong avant de rentrer chez eux. Ce soir, aidées de deux autres femmes, elles ont préparé le dîner pour nous et une dizaine de personnes dans une cuisine miniscule éclairée aux bougies et au feu de bois.
Pleine lune dehors ce soir là, nous nous sommes couchés juste après le dîner. Enfin, nous avons essayé. La nuit fût très mouvementée à cause des locaux qui faisaient la fête au restaurant et du plafond en bois de notre petite chambre. En effet, il y avait du monde à l’étage et à chaque fois que quelqu’un bougeait ça faisait pas mal de bruit chez nous.
14 octobre 2019
Jour 2. Après une nuit très agitée, durant laquelle nos voisins du dessus n’ont pas arrêté de bouger, nous nous sommes levés à 6 am et sommes partis tout de suite après, sans petit déjeuner. Le sentier commence derrière l’école et descend à travers les rizières du village. Nous nous sommes perdus une fois mais heureusement, un villageois nous a indiqué le sentier qui coupe la vallée pour aller directement sur le pont. De l’autre côté de ce dernier, il faut remonter afin de rejoindre Mudi. Un très beau village où on a pris notre petit déjeuner.
Ensuite le chemin redescend dans la vallée afin de rejoindre un autre pont suspendu. Dans la descente nous sommes passés par une stèle à la mémoire d’un groupe de népalais et coréens morts en octobre 2018 dans une tempête de neige autour du dhaulagiri. J’ai essayé d’ignorer cette pierre et de ne pas y penser. Dans cette descente nous nous sommes perdus deux fois à travers les rizières ; il faut rester à l’est du ruisseau et rejoindre le pont.
Une fois au pont, il faut encore une fois remonter la vallée à travers un chemin forestier et redescendre de l’autre côté pour rejoindre Naura. Un village très charmant et difficile d’accès, comme tout les villages après Phaliagong d’ailleurs et où la piste n’arrive pas encore. Nous nous sommes arrêtés à Naura pour la pause déjeuner.
Après cette pause très agréable le sentier reprend par une montée assez raide afin de rejoindre Boghara. Sur cette partie du sentier on retrouve beaucoup de passages aménagés en escaliers. Très fatigante cette partie parce que les marches sont de tailles aléatoires et souvent grandes. Ceci engage plus de muscles dans la montée et rend la progression vite pénible sur les fessiers.
Boghara est un petit hameau niché sur un flanc de la montagne et où les cultures de riz en étage et les buffles sont partout. Nous avons passé la nuit sous tente ce soir. Nous l’avions posé chez Yinpipi et nous avons mangé dans sa maison d’hôtes. Notre hôte parle très bien l’anglais et avait un autre randonneur chez lui.
15 octobre 2019
Jour 3. On a pris le petit déjeuner chez Yinpipi et ensuite direction Doban Kharka. On nous a indiqué un chemin qui descend vers Jetlung, le dernier village sur le sentier jusqu’à Marpha. Ça nous a plutôt rallongé le chemin parce qu’on était censés rester sur la même courbe de niveau et ne pas trop descendre. Nous sommes arrivés à Doban Kharka à midi après beaucoup de montées et descentes à travers des chemins de forêts très humides. Pas très agréable cette partie. À Doban nous avons fait une petite pause avant de continuer notre chemin.
Après environ une heure il a commencé à pleuvoir légèrement dans cette forêt. Sur le chemin nous n’avons pas croisé grand monde. Des buffles et des ânes qui bloquaient le chemin et un groupe de trois jeunes népalais.
Arrivés à Salaghari, nous avons eu la flemme de poser la tente sous la pluie et puis il y avait là un super lodge flambant neuf. Nous y avons pris deux lits et nous nous sommes installés au bord du feu à la cuisine pour y siroter des thés. Il y avait ce soir du monde. Deux groupes avec guides, porteurs et mules.
16 octobre 2019
Jour 4. Petite journée aujourd’hui afin de s’acclimater doucement à l’altitude. On avait passé la nuit à 3000 m. Le but était d’installer la tente à l’italian base camp, un peu plus haut et de faire une balade autour. Nous sommes arrivés à destination après une heure et demi de marche.
Sur place j’en ai profité pour laver un t-shirt, une paire de chaussettes et mon pantalon tout sale. Ensuite nous sommes allés explorer le canyon dans lequel nous évoluerons le lendemain. Pour y arriver il faut passer une moraine de glace assez impressionnante.
Ensuite le sentier longe la rivière dans un décor très alpin. Beaucoup de cailloux et le canyon est tellement imposant que l’on se sent tout petit dedans. À 3600 m nous avons rencontré un groupe, un randonneur avec son guide et porteurs avaient établi leur camp au bord de la rivière. Je commence alors à avoir mal à la tête. Premier signe du mal des montagnes. Mon ami allait très bien.
En arrivant au bout du canyon, nous nous sommes installés sur un gros caillou pour prendre les derniers rayons de soleil. Le sentier continue à monter de l’autre côté de la rivière. Nous pensions à ce moment là qu’il fallait traverser la rivière glacée. Ça sera la mission du lendemain. Nous étions à 3800 m d’altitude. Le temps commençait à se gâter, nous avons donc décidé de rentrer.
En arrivant au camp de base, nous avons mangé un peu et discuté avec d’autres randonneurs en attendant le dîner. Il y avait un couple qui dans sa jeunesse a voyagé pendant un an en Afrique. Ils ont traversé en camion toute l’Afrique et connaissent L’Algérie des années 80 !
Ensuite nous avons dîné au refuge. Il y avait beaucoup de porteurs, pour la plupart très jeunes. Ils buvaient les alcools locaux. L’un à base de riz et l’autre de millet. Les deux sont légèrement chauffés avant d’être consommé. Le refuge est tenu par un couple, la femme était complètement ivre ce soir là. Elle fumait en buvant et l’homme s’occupait de tout.
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